– Non, non, et non, tu ne peux pas dormir dans le lit de maman!
– Steuplait! Steup, steup!… (cf le langage de nos enfants)
– Non, je t’ai dit.
– Mamaaaaaaaaaan!…
– Non, ça veut dire non.
– Mais pourquoi tu veux pas?
– Je ne veux pas que tu me refiles tes poux!.. Enfin, je veux dire, un enfant ça dort dans son lit point final. Retourne tout de suite dans ta chambre!
– Ouinnnnnnnnnn!…. J’arriverai jamais à m’endormir!….
– Mais si, ça fait cinq ans et demi que t’y arrives tous les soirs. C’est très facile et je suis sûre que tu vas y arriver. (Cf la petite phrase qui fait du bien)
Et puis le lendemain je me réveille avec l’idée que c’est vraiment dur de trouver sa place. Sa place d’enfant, sa place de mère, sa place de poux….Et si c’était ça, finalement le but de la vie, trouver sa place? En tout cas moi, ma place de mère autoritaire, je la cherche toujours. (Elle ne s’est endormie que plusieurs massages, musiques, histoires et verres d’eau plus tard).
Au déjeuner, j’essaie de lui expliquer:
– Tu vois l’eau dans ton verre, si elle disait: « Oh j’aimerai tellement être à la place de la fourchette! » et ben ce serait pas une bonne idée car elle coulerait sur la table et puis par terre et tu pourrais plus la boire. La place de l’eau, c’est dans un verre. La place d’un enfant pour dormir, c’est dans son lit. Et nous les humains, on a de la chance par rapport aux fourchettes, car on peut changer de place,et du coup, on peut aussi passer sa vie à chercher sa place. C’est très important, la place.
-Maman, j’ai plus faim.
Essayez donc de philosopher avec une enfant de cinq ans et demi qui lorgne sur son dessert!
Il parait que c’est un des dangers de la monoparentalité, d’en demander trop à son enfant, de lui donner une place d’adulte. (Tiens, encore une histoire de place.) J’ai lu ça dans des guides tout à fait déprimants, tout ce qu’il ne faut pas faire quand on vit seul avec ses enfants et qu’évidemment on fait tout naturellement.
Prendre sa place, trouver sa place, changer de place. Plus facile à dire qu’à faire?… Je retente au moment de la Danette:
– Ton lit est à toi. Personne d’autre ne va dormir dedans (Alors que dans le lit de maman… enfin, on verra plus tard….). Et ta place, c’est pareil. C’est la tienne, personne ne peut te la prendre et si tu la trouves trop petite, c’est à toi de l’agrandir et de l’aménager pour que tu t’y sentes bien.
– Chouette, je peux avoir un lit double, alors??…
Moi j’ai arreté de laisser mes enfants dormir dans mon lit quand un copain m’a raconte que son frere a dormit dans le lit de ses parents jusqu’a l’age de 12 ans…
Ceci dit il y en a qui font due co-sleeping sans limite d’age.
Il y en a pour tout les gouts.