C’est pas évident de s’y retrouver à Pâques… Les cloches apportent des oeufs, pondus par des poules, mais qui sont en chocolat, pendant que le Christ ressuscite, que Moïse traverse la Mer rouge et que des lapins disputent la vedette à un agneau qui s’appelle Pascal?!…

Bon, allez on reprend depuis le début. Un peu de concentration, s’il te plait!

A l’origine, Pâques est une fête juive

Une fête qui célèbre la sortie des Hébreux d’Égypte et la longue traversée du désert qui s’en suivit. (En hébreu, Pâque se dit « Pessah » qui signifie passage). Jésus, lui, n’a rien trouvé de mieux à faire que de ressusciter à cette période de l’année et du coup, la célébration de sa résurrection s’appelle aussi Pâques (passage de la vie à la mort). S’il avait pu décaler de quelques jours, on s’y retrouverait mieux, non? Imaginez, s’il était né le 31 décembre par exemple, on serait paumé: « Bon, on fête quoi, là, la naissance de Jésus ou la nouvelle année?… ». Non, pour sa naissance, ça tombe bien. Le 25, c’est férié, le 1er aussi, ça rallonge les vacances scolaires, c’est top.

Pour bien comprendre, voici un petit récapitulatif de l’emploi du temps de Jésus dans les derniers jours de sa vie.
D’abord, il jeûne pendant 40 jours dans le désert (comme Moïse qui, lui aussi, avait jeûné à Pâques et dans le désert… mais il ne faut pas oublié que Jésus était Juif, à l’époque…) et là, Jésus est visité par Satan (ou c’est peut-être une hallu due au manque de protéines, on ne saura jamais). En tout cas, il ne cède pas à la tentation. (Moi, je craque devant le moindre bout de chocolat, et j’ai pas jeûné avant, mais en même temps, je ne suis pas Jésus, alors…).

Le Mercredi, il revient à Jérusalem où il est acclamé par la foule.
Le Jeudi, après avoir pris un dernier repas avec ses disciples (la Cène) pendant lequel il bénit le pain et le vin, il se fait arrêter.
Le Vendredi (saint), il se fait crucifier (pendant que Ponce Pilate se lave les mains).
Le Samedi, rien.
Le Dimanche (de Pâques), deux femmes, dont Marie-Madeleine, se rendent sur son tombeau, qu’elles trouvent vide, avant de voir apparaître Jésus qui leur demande d’annoncer sa résurrection.
Fin de semaine bien chargée, quand même.

Et les cloches dans tout ça?…

Plusieurs siècles plus tard, pour expliquer aux enfants pourquoi les cloches restaient silencieuses du jeudi au dimanche et au lieu de leur dire qu’il s’agissait d’un signe de deuil, on leur a fait croire qu’elles étaient parties à Rome pour se faire bénir par le Pape. Si Dolto avait été là, elle leur aurait expliqué l’importance de dire la vérité aux enfants, surtout en ce qui concernent les deuils (et ça nous aurait peut-être évité de prendre 3 kilos à chaque week-end de Pâques!). Car les cloches étaient censées revenir de leur voyage le dimanche, remplies d’oeufs qu’elles semaient sur leur passage. C’est quoi l’idée? Y’a des poules coincées dans les cloches, c’est pour ça qu’elles sonnent plus??…

En fait, la tradition des œufs au début du Printemps remonte à l’Antiquité : au printemps, les Perses et les Égyptiens s’offraient des œufs de poule décorés en signe de renouveau. Au IVème siècle, l’Église a poursuivi cette tradition en interdisant de manger des œufs pendant le Carême (jeûne qui précède le vendredi saint), et du coup, comme les poules continuaient à pondre, on devaient décorer les nombreux oeufs en surplus et les offrir le Dimanche de Pâques. Le chocolat ne fit son apparition qu’au XIXème siècle.

Et les lapins, alors?

Ca viendrait d’une légende allemande dans laquelle une femme ne pouvant offrir de douceurs à ses enfants, faute d’argent, décora des œufs qu’elle cacha dans le jardin. Les enfants, apercevant un lapin, crurent qu’il avait pondu les œufs. (Non, mais sans blague!!). Les années suivantes, les enfants fabriquèrent un nid en espérant que le lapin de Pâques le remplirait d’œufs durant la nuit. Un lapin qui pond des oeufs?.. Non, mais, ils croient au Père Noël ceux-là ou quoi?!

Et l’agneau, qu’est-ce qu’il vient faire la-dedans?

Le sacrifice de l’agneau vient d’un ordre que Dieu donna à Moïse, avant la traversée de la mer Rouge. Le sang de l’agneau, apposé sur les maisons des Hébreux, servait à faire croire que l’Ange de la mort était déjà passé par là et à épargner des premiers nés de ces maisons. Pour ceux qui ont vu les Dix Commandements, le film de Cecil B. DeMille (image ci-contre) ça doit leur rappeler quelque chose. Pour les autres, relisez la Bible, vous avez justement un long week-end de trois jours devant vous….
Donc, l’agneau pascal symbolisait le sacrifice de l’innocent pour sauver le peuple Hébreux de ses pêchés. Et pour l’Eglise, c’est le même symbole, puisque Jésus s’est sacrifié pour sauver l’humanité. Bref, donc, on mange de l’agneau le dimanche de Pâques, à la fin du Carême.
Comme si les lapins en chocolat, ça suffisait pas pour nous filer une indigestion, il faut en plus qu’on fasse péter notre taux de cholestérol!
Allez, Joyeuses Pâques!