La nostalgie est un sujet grave que j’ai déjà évoqué dans « mères célibataires: libérées ou solitaires? » car cela peut nous mener très loin … (trop loin?…) … jusqu’à retourner avec notre ex! Si, si, je vous assure! Méfiez-vous, ça n’arrive pas qu’aux autres… Or, si on est parti ou que l’autre est parti, c’est bien qu’il y avait un problème quelque part et peut être même pas qu’un seul, me direz-vous, non sans raison. Puisque quand il y a un enfant dans l’histoire, on y regarde quand même à deux fois avant de claquer la porte, non?
Et je ne sais pas si je suis un cas à part ou non (rassurez-moi s’il vous plait!) mais je suis dotée d’une capacité délirante à oublier ce qui n’a pas été et à me demander le plus sincèrement du monde le matin au réveil: mais pourquoi on est plus ensemble, au fait?
Alors pour éviter de tomber dans le piège que nous tend à bras ouverts notre (ma) mémoire déformante, voici les 5 choses à éviter absolument, sous peine de sombrer dans la plus profonde nostalgie:
1. Entendre la petite voix douce d’un enfant dire le sourire aux lèvres : « ça, on l’avait fait avec papa!… » et voir apparaître devant nos yeux étonnés, les images (couleurs, 3D et panoramiques, s’il vous plait) de ce super moment qu’on avait passé tous les trois, il n’y a pas si longtemps et qu’on avait complètement oublié ou plutôt complètement rangé au fond de l’armoire des souvenirs dans une boîte scellée à la cire rouge avec la mention: « Attention! Ne pas ouvrir! Danger! « .
2. Avoir du temps devant soi. Les enfants sont couchés, rien de spécial à regarder à la télé et, hop!… On plonge direct dans le film (interdit) des bons souvenirs… Comme quoi, être débordée par les lessives à étendre, la vaisselle à faire, les devoirs à finir et autres occupations glamour, ça a du bon !!… D’où l’existence de ce blog, d’ailleurs, je n’ai plus une minute à moi le soir (ouf!…).
3. Retrouver un pull que notre ex nous avait offert à l’époque où il nous aimait (aie, ça fait mal) et où on l’aimait (aie, ça fait encore plus mal). Alors là, plusieurs possibilités: soit on le laisse dans le fond de l’armoire et le phénomène désagréable se reproduira régulièrement, soit on le donne à une copine et ça devient une bombe à retardement (on ne sait pas quand elle le portera), soit on le déchire consciencieusement (ou rageusement) en petits morceaux, genre: « Je libère ma colère » (Mais maman qu’est-ce que tu fais?… Moi aussi, je peux découper ma nouvelle robe avec mes ciseaux crantés?), soit on le donne à des bonnes œuvres, genre rituel purificateur: « que ce pull à paillettes soit donné aux plus nécessiteux et apporte paix et réconfort là où il n’était que douleur et tristesse », soit on le porte, genre: » J’ai dépassé tout ça, moi, je vais bien dans ma nouvelle vie! » et là … c’est fichu.
4. Être seule ce soir là. Si on a une copine à qui parler, même au téléphone, elle ne manquera pas de vous rappeler toutes les horreurs que vous avez déblatérées sur cet ex si formidable qui vous faisait de si beaux cadeaux.
– Tu parles !… un pull en dix ans ! Et avec des paillettes, en plus, tu l’as jamais mis!
– Mais c’est l’intention qui compte, non?
– Il l’avait acheté chez Guerrisol!
– C’était pour que ce soit original car pour lui, j’étais unique !
– Ne me dis pas que t’as envie de retourner avec lui??… Tu viens à peine de récupérer!…
– Non, non, je te le dis pas…. Mais comme je me sens mieux justement, je me disais…. (regard noir de la copine) Ok, ok, j’arrête.
5. Avoir envie de passer une soirée pourrie car ça doit forcément être la motivation de départ sinon, pourquoi commencer à se repasser en boucle le film des bons moments quand on est seule de chez seule? L’effet est immédiat. Tout ce qu’on avait soigneusement pris le soin d’enterrer au plus profond remonte d’un coup avec des couleurs ravivées, un son remastérisé et un filtre supplémentaire de bonheur à haute dose. Les larmes ne sont pas longues à venir, elles aussi, participer à la fête. Avec cette phrase qui tourne en boucle: « Mais putain, qu’est-ce qui a merdé? »… ou variante: « Mais pourquoi j’ai tout fait foirer? »
Donc, comme je disais: à éviter absolument sous peine de se retrouver quelques jours plus tard en train de tenir des propos absurdes à ses enfants: « Alors, comme tu vois, papa et maman sont de nouveau ensemble… Tu comprends pas?… Moi non plus, chérie… Mais ne t’en fait pas, on va sûrement se re-séparer dans quelques mois ou quelques jours ou ….quelques heures (comme la dernière fois) et tout rentrera dans l’ordre. »
Certains disent que pour lutter contre les effets néfastes de la nostalgie, il faut s’y abandonner (lâcher prise) et que ce sont les émotions refoulées qui deviennent les plus fortes (et les plus dangereuses). Alors si on leur laisse libre cours (ou qu’on les acceptent, simplement) elles s’en vont d’elles-même, naturellement: « J’accepte d’avoir envie de tout redevienne comme avant…. je me laisse aller, sans lutter, sans m’interdire l’accès à aucune boîte à souvenir » et…. ça passe!
Allez, répétez après moi: je respire, je lâche-prise, je respire, je lâche-prise….
Toujours aussi extra vos articles, je me sens très très proche de ce que vous racontez, c’est si facile de se raconter des histoires, c’est difficile d’être simplement dans la réalité.