Maman, tu me racontes une histoire?
21h ou 20h pour les plus chanceuses (ou autoritaires) d’entre vous. Ton enfant est couché. (Pour celles qui galèrent, c’est par là: comment faire dormir son enfant?) La libération est proche. Mais c’est le moment fatidique où il te dit de sa voix la plus douce: « Maman, tu me racontes une histoire? ». Tu en as assez de relire pour la millième fois les aventures de mimi la souris ou de toto l’escargot et tu te lances dans la création d’une histoire originale ce qui s’avère bien plus long et compliqué qu’une histoire préfabriquée. Halte-là! Tu ignores que tu détiens entre tes mains ou plutôt entre tes lèvres un outil extraordinaire pour améliorer le quotidien de ton enfant (et par la même occasion le tien). Les histoires sont porteuses de messages depuis la nuit des temps, les contes de fées en sont truffés, nous dit-on, même si on ne voit pas toujours où ils veulent en venir avec leurs princes charmants et leurs « ils vécurent heureux jusqu’à la fin de leurs jours »… bref, je m’égare, tu as de l’or entre les dents. Je m’explique.
Les métaphores
Les histoires, pour peu qu’on prenne la peine de leur donner la forme d’une métaphore peuvent parler à l’inconscient et semer des idées, résoudre des problèmes, faciliter de nouvelles façons de penser. Pour un enfant cela signifie l’aider à de ne plus faire pipi au lit, à apprendre plus facilement ses leçons, à moins se disputer avec ses frères et sœurs ou à se remettre plus facilement d’un déménagement, d’une séparation, ou de n’importe quel bouleversement de son quotidien… et bien sur, le plus important, à lui faire dire à la fin de chacune de ses phrases et avec l’intonation qui convient, s’il te plait: « merci maman chérie qui est la plus gentille et la plus belle de toutes les mamans de la terre ».
Voici le principe: c’est une comparaison déguisée qui reprend en les détournant certains éléments de l’histoire originale. Par exemple pour une petite fille de 6 ans qui redoute un déménagement, on pourra parler d’un bateau de 6 mètres de long qui n’a jamais quitté le port et s’en va faire un beau voyage sur la mer à la découverte de nouveaux paysages fantastiques. L’histoire n’a pas besoin d’apporter en elle-même la solution au problème, mais seulement de semer des images, des idées, de nouvelles façon de percevoir les choses. C’est un peu comme un rêve inversé. Au lieu de décoder (pour comprendre ce que ça peut bien vouloir dire de rêver d’une grenouille bleue qui fait du skateboard en buvant une grenadine) on encode, on floute, on transpose, on symbolise. Et l’inconscient de l’enfant fera le reste du travail.
Enurésie
Je te livre une petite histoire écrite pour une petite fille de 8 ans qui faisait pipi au lit. Si tu la testes, merci d’avance de tes commentaires!… Pour savoir comment la lire de manière efficace, télécharge le guide gratuit (en t’inscrivant à ce blog), tout y est expliqué.
Il était une fois, une fermière qui avait 8 poules. Elle vivait avec son mari dans une jolie ferme loin de la ville. Elle avait beaucoup de choses à faire pour s’occuper de sa ferme et courait du matin jusqu’au soir. Tous les matins, elle commençait sa journée en se rendant à pied au puits qui se trouvait à quelques kilomètres de là pour remplir son seau d’eau. Avec cette eau, elle pouvait donner à boire à ses 8 poules. Comme elle marchait vite, le seau se balançait à droite et à gauche et une grande partie de l’eau tombait sur la route. Quand elle arrivait devant la porte de sa ferme, son seau n’était qu’à moitié plein. Il n’y avait pas assez d’eau pour nourrir toutes ses poules et elle devait retourner au puits une 2ème fois.
Jusqu’à ce qu’un beau jour, cette fermière qui rapportait son seau d’eau à la ferme en se dépêchant aperçut un magnifique papillon devant elle. Ses ailes étaient de toute beauté. Elle le suivi des yeux. Comme elle ne voulait pas lui faire peur, elle marcha très lentement en faisant de tous petits pas. Elle suivit le papillon tout au long de la route. Arrivée à la ferme, comme son seau n’avait pas tangué, il était entièrement rempli. Son mari commença par lui faire remarquer qu’elle avait mis beaucoup plus de temps que d’habitude pour revenir, mais quand il s’aperçut que le seau était entièrement rempli, il la félicita de tout son cœur. Grâce à ce seau bien rempli, la fermière put donner à boire à ses poules, et comme elle n’avait fait qu’un seul aller-retour au puits dans la journée, elle put prendre le temps de bien s’occuper de ses animaux.
Et à cause de cela, ses 8 poules se sentir choyées davantage, et pondirent beaucoup plus œufs que d’habitude et à cause de cela, le fermier et la fermière gagnèrent plus d’argent en vendant les nombreux œufs de leurs 8 poules, et à cause de cela, ils purent acheter d’autres poules qui pondirent encore plus œufs. Et depuis ce jour-là, la fermière prend toujours son temps pour aller au puits, car maintenant elle doit rapporter deux seaux d’eau chaque jour pour ses nombreuses poules. Elle en profite pour regarder le paysage, entendre le chant des oiseaux, sentir l’odeur des fleurs et parfois un papillon, un oiseau ou une libellule viennent lui tenir compagnie sur la route. Le trajet du puits jusqu’à la ferme est devenu un des plus beaux moments de sa journée.
Merci d’avance de partager ton retour d’expérience dans les commentaires!
Super ton histoire ! bisou
Le 11 avril 2014 12:38, « Maman seule à Paris »
Oui mais alors, les oeufs ça symbolisent quoi..?
le sceau d’eau on sait, mais les oeufs, qu’en plus on va vendre… bizarre, non?
Les oeufs, c’est tout ce qu’on peut faire maintenant qu’on ne fait plus pipi au lit. De merveilleuses aventures, découvertes, possibilités qu’offrent le changement.
Moi j’aurais preferé que le mari lui fournisse des encouragements et lui explique qu’elle pourrait gagner du temps en allant plus doucement. ou bien inverser les rôles (le mari va chercher l’eau) ou encore changer la relation (2 soeurs/freres/amis).
Bien sur chacun peut adapter cette histoire à son cas, son histoire, son contexte familial. Ici, c’est une métaphore pour l’énurésie et pas pour apaiser la relation parentale. C’est toujours intéressant dans ce genre d’histoire que la « solution » ne vienne pas d’une personne extérieure, car le message sous-jacent, c’est que chacun a en soi les ressources pour résoudre ses difficultés.
L’histoire est très jolie je trouve. 🙂
Je me pose une question car je parcours ton blog Valérie, mais je ne trouve aucune rubrique pour pouvoir te contacter personnellement.
Car je suis auteure-illustratrice pour enfants, et j’aurais aimé apporté une pierre à ton joli édifice qu’est ton blog.
Il est une vraie mine d’or pour tous les parents, et je vais en parcourir beaucoup de rubriques pour prendre des conseils pour mes enfants plus tard (que je n’ai pas encore 🙂 )
J’ai essayé de t’envoyer un mail mais ça n’a pas marché. :-/